20101219

En relisant ta lettre.

Elle avait dans ses cheveux couleur saison des blés, des décombres de pluie qui commençaient à perler dans son dos. Lorsqu’ils commencèrent à s’insinuer dans les froissures de sa robe, je voyais ses courbes se dessiner en filigrane derrière ce tissu vaporeux. Sa frustration naissait dans ses pupilles et se noyait dans les profondeurs abyssales qui les entouraient; elle portait en elle toute l’incompréhension du Monde. A cela s’ajoutait sa respiration saccadée, suspendue par un long souffle brumeux, et, sur ses épaules parsemées de grains de beauté, des griffures qui altérait la douceur de peau. Elle avait également les lèvres écorchées par le froid, de petites fissures carminées qui couvraient sa bouche, les plaies d’un hiver prononcé.
Ses paupières vinrent à se clore.

17 commentaires:

Anonyme a dit…

<3

C. a dit…

Tes mots,
toujours.

- a dit…

Bonne année petit amour.
Tu me manques.

D'Or Et De Laine a dit…

C'est un texte magnifique.

Anonyme a dit…

je suis là. Non loin.

Anonyme a dit…

Surprend écrit, j'aime beaucoup !

Anonyme a dit…

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Chatterley a dit…

Vous (tu) m'avez manquée. J'en avais oublié à quel point cet endroit, cette tranche de web, était fascinante et merveilleuse ; mais je me perds dans l'éloge.
Cela dit, c'est pensé et écrit, ou en train de s'écrire, donc tant pis pour le trop élogieux, et même s'il se déborde un peu.

Chatterley a dit…

C'est. C'est amusant, ou tout le contraire. Le fait d'écrire sur des feuilles, virtuelles ou non, mais toujours blanches. Comme s'il fallait remplir, pas forcément avec du sens, mais remplir, cerner les feuilles de noir souvent, et en réduire le vide. Mais je comprends pour les feuilles, elles sont réservées à, donnent le sentiment d'élection à celui qui lit ; tout le contraire des sortes de pages virtuelles, toutes virtuelles.
Et si c'est niais, ce n'est pas important ; c'est avant-tout quelque chose qui transmet beaucoup de sensibilité ; et c'est, je crois, la qualité la plus importante qu'un être doive chercher. J'aurais aimé m'essayer à l'écriture de vers ; je crois que je saurais à demi-mesure : j'ai un peu le cœur pour, pas le talent. Mais j'envierais la possibilité de.

Chatterley a dit…

Jamais. Jamais essayé, ou je devrais dire, jamais osé essayer. J'ai peur de la confusion du fond et de la forme, de ne pas pouvoir m'y étendre assez pour avoir assez (en poids) de mots pour transmettre ou simplement dire. Cependant, la peur n'étant pas un motif valable pour ne pas faire, et l'envie étant - définitivement - là, je pense qu'il me faudra, si j'ose dire, coucher ce genre de chose sur un papier.
Je le désire aussi. Ce printemps. J'ai trouvé des vers, quelque part, chez Michaux ; je ne sais pas s'ils servent de réponse, je pense que oui, ou que ça n'a pas vraiment d'importance ; l'important étant que ce sont des vers, qu'ils tremblent et font trembler, doucement ou délicieusement (mais j'hésite entre les deux termes)
"Emportez-moi dans une caravelle,
Dans une vieille et douce caravelle,
Dans l'étrave, ou si l'on veut, dans l'écume,
Et perdez-moi, au loin, au loin."

Anonyme a dit…

Oh, ce sera un plaisir partagé. Mais à vrai dire, pour je ne sais quelle raison, les vers, certainement surtout ceux d'amour, n'ont pas leur place sur des pages de l'internet ; ils conviennent très bien sur des feuilles (à nouveau) blanches.
Dans tous les cas, si poèmes il y a, je trouverai bien un moyen de te les faire parvenir.

Anonyme a dit…

Oui. Vraiment. Même si je ne sais pas trop comment je vais pouvoir m'y prendre. Mais rien que. L'idée, d'écrire, d'esquisser une correspondance avec quelqu'un que je ne sais pas, dont je n'ai pas les traits. Cette idée est touchante et charmante.
Personnellement, s'il me faut dire ce que j'aime dans la poésie, je pense que ça pourrait s'étendre du milieu du XIXe à la fin du XXe ; mais chaque période pour des raisons toutes différentes.

Anonyme a dit…

J'en prends tout à fait note. Non pas sans te prévenir (mais c'est remarquable "dès" mes commentaires) que j'ai une malheureuse tendance à être prolifique. Prolifique de trop.
Le temps ou je dois donner des raisons. Je vais me tenter à n'être pas barbant alors. La mi-siècle d'abord, type Musset, que je trouve pleine d'éclat(s) mais tout en ayant un côté moitié-dit provocateur (un peu "type" Gainsbourg, si c'est plus clair !).
Après les "grandes têtes" de la fin de siècle, Baudelaire et Rimbaud ; pas parce que c'est beau ou embrouillé, mais parce que c'est systématiquement baigné d'obscénité ; mais avec toujours un autre degré de lecture.
Et le XXe, pour faire très court, parce que c'est souvent énormément blessé (Jacques Roubaud) ou très torturant en soi (Michaux).
Enfin, après tout, je me rends compte qu'en voulant me forcer au non-détail, je suis terriblement évasif. Pardon alors.

Anonyme a dit…

Touché. Je suis.

Anonyme a dit…

Le "trop" signifie-t-il que tu penses finalement comme un défaut ?

Anonyme a dit…

Je pense que le trop n'est pas forcément facile à vivre, qu'il est certainement oppressant par moments. Mais. Mais je ne pourrais pas le dire, je suis assez fasciné par les grandes sensibilités, qui mènent, comme tu l'as dit, à une fragilité. Enfin, j'entends par là que ça rend gracieux.

Elodie a dit…

ton blog est magnifique, vraiment !